Canalblog
Editer la page Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Ecoche village de la Loire

D'où viennent les lieux dits

Tout le monde ou presque cherche à connaître  l’origine du nom de sa commune. Mais il est également intéressant de chercher à savoir d’où viennent les toponymes des hameaux, lieux-dits, etc...

Quelques réflexions préalables à ce propos :

a) Dans la tradition du Massif Central et particulièrement à Écoche, on distinguait plusieurs types de toponymes (sans que ce soit toujours très net il est vrai) : le finage communal tout d’abord se divisait en petits territoires appelés « villages » (le bourg étant à part). Exemple le village de La Forest, assez étendu. Ensuite, le regroupement de maisons est un hameau, exemple le hameau de « chez Forest ». Enfin des lieux non habités ou à l’habitat dispersé recevaient aussi un nom. En gros, la commune comprenait plusieurs villages et un village comprenait un hameau et plusieurs autres lieux-dits.

b) De tout temps, les habitants nommaient les lieux d’après certaines caractéristiques qui pouvaient changer, et de ce fait les noms utilisés pouvaient changer souvent, disparaître... Exemple, le chemin qui tend du bourg à la Madone s’est longtemps appelé chemin de « la belle Julie » en souvenir d’une personne habitant à la croix de l’Orme, réputée pour sa beauté. Autre exemple plus proche : dans les années 1960, vivait au Crêt Loup une dame réputée pour la blondeur de sa chevelure. Les prés alentour étaient souvent désignés comme prés de la Blonde, ce qui resta assez longtemps après son départ.

c) En conséquence, lorsqu’on établit le premier cadastre (dit napoléonien) vers 1830, on fixa par écrit des traditions de dénomination orale mais pas toutes. L’orthographe était en outre incertaine. Quand on lit des actes notariés de l’époque, il est amusant de voir un même lieu-dit écrit de manière différente. Ex : l’Achat ou La Chal ou Lachal ou Lachat.

Les noms que l’on trouve à Ecoche peuvent se regrouper en 3 catégories semble-t-il :

1- Les noms qu’en patois on fait précéder de « Tsi » ou « Chi », soit « Chez ». Celui qui fit le premier relevé cadastral n’a pas relevé ce préfixe. Dans d’autres régions, ce fut différent comme à St Bonnet des Quarts où l’on trouve « Chez Belin » ou « Chez Garnat »

Ces « villages » ont été dénommés à partir de familles y demeurant dans l’Ancien Régime. Sans doute cela montre-t-il un peuplement récent ne remontant pas avant le fin du Moyen Age.

C’est le cas de Berthillot, Fonterest, Fillon, Bernet (ou Barnay), Chizallet. Pour Juin appelé Ci-juin, c’est plus problématique.

2- Les noms précédés d’un article seraient d’origine à peine plus ancienne, l’article pouvant parfois être intégré. Souvent ce nom désigne une particularité topographique ou hydrographique. Il est clair par exemple que Laval désigne la vallée ; La Forest, la forêt ; Lachal pourrait désigner un lieu de roche affleurante, chal provenant d’une racine celtique désignant la pierre.

3-Des noms enfin sans article ni préposition. Ils sont rares et, d’après les spécialistes, proviennent d’une dénomination plus ancienne. Ce serait le cas de Vatron, de Rottecorde, de Fontimpe..

 

Essayons de trouver une origine à tous les toponymes écochois. Pour ceux qui veulent pousser les recherches, la toponymie française a été étudiée par Albert Dauzat, Charles Rostaing Auguste Vincent ou André Pégorier, entre autres. Pour la région de Charlieu, elle est évoquée dans le livre d’Etienne Fournial « Charlieu, des origines à l’aurore des temps modernes ».

Du sud au nord, en gros soit des hauteurs (plus de 700 m) jusqu’aux basses altitudes (moins de 400 m), on trouve :

- La Bûche : en rapport avec une zone très boisée.

- Rottecorde : nom sans doute très ancien. Sur le cadastre napoléonien, on trouve un hameau, donc des habitants, ce qui n’est plus le cas aujourd’hui. Rotte = petit sentier abrupt ; Corde ? (mesure de terre ?)

-Fontimpe : nom ancien aussi. Peut-être fontaine, source (il y a d’ailleurs aujourd’hui des captages d’eau)

-Trevandre : cela désigne souvent un carrefour (comme à la croix Trevingt) du latin trivium signifiant trois voies. Le suffixe andre?

-Le Cret Loup : une hauteur et le mot loup rappelle que jusqu’au 17ème cet animal a pu être présent. Mais cret peut aussi venir d’une racine signifiant pierre (cf Fournial)

-La Font Charbonnier. Une source. Charbonnier indique la présence autrefois de charbonniers qui fabriquaient le charbon de bois

-Les Bruyères : origine végétale. En patois : les Brures

-Les Grandes Combes : terme lié au relief

-La Quichère ; déformation de Cuichère ? Racine Cuche voulant dire hauteur ; sur la carte de Cassini : la Cuchère.

-Le Crot des bois. Plusieurs possibilités : crot serait la déformation de crêt (hauteur) ; crot viendrait de creux : au milieu des bois ; ou plus surement crot désignerait la pièce d’eau. Peut-être aussi crot pour croix, carrefour.

-Lachal . Pourrait désigner un terrain rocailleux. L’origine serait alors ancienne

-La Forêt : origine végétale

-Le Châtelet : petit château, mais là où est le lieu-dit rien de tel ! en ancien français cela pouvait désigner une rente tirée d’une terre.... Plus sûrement , le bois du châtelet pourrait signifier bois appartenant à un seigneur châtelain (celui du But ?)

-Lardillat. Le toponyme existe aussi dans le département de la Creuse. C’est aussi un nom de famille. Certains disent « les Ardillats » comme dans le Beaujolais. Ou l’Ardillat. Origine franco-provençale ? D’une racine signifiant brûler ? L’Ardillat veut donc dire la terre argileuse ou argilo-caillouteuse.

-La croix de la Fin. Croix dans les noms de lieux signifie carrefour (comme à Cadolon, le lieu-dit officiellement se dénomme « la croix »). Et fin signifierait que l’on se trouve sur une limite. Fournial parle de limites entre deux « pagi ». Le nom existait avant le 16ème siècle, donc antérieurement à la fin des guerres de religion, même si aujourd’hui la croix y fait référence.

-La goutte Michel. Goutte désigne un petit ru. Michel un nom de famille.

-Vareilles ; terrain vague, ingrat. Certains expliquent le nom par un dérivé du bas-latin vallicula : la petite vallée, devenu par dissimilation Varicula (Pierre Millat).

-Fonteret : d’un nom de famille, lui-même venant de font, source

-Le Goutaillon : petite source

-Les Tolles : en patois les toules : rigoles, fossés

-Fillon : d’un nom de famille

-Berthillot : d’un nom de famille (avec ou sans h)

-Les Gouttes sourdes (ou au singulier) : rus et sources

-La Roche Chevrière (actuellement la croix de mission) : terrain en forte pente, où paissaient les chèvres. Sur le cadastre napoléonien, le toponyme est Roche Chervier, ce qui semble plus exact, Chervier ou cervier, pour les cerfs au sens large (chevreuils, biches,...) ,

-Barnay : d’un nom de famille (lui-même pouvant provenir de Vernaie, lieu planté de saules)

-Laval : au bord d’un vallon. Sur la carte de Cassini : la Val.

-Gourlaine : de "gourle", terme fréquent qui désigne la souche (selon G Taverdet). Le nom est donc lié à l'époque du défrichement.

-Sur les as. En patois cela signifie sur le dos d’un cheval. En effet il s’agit d’une analogie avec le relief.

-La Baize, de Baisse, petite vallée.Ou du bas-latin Baissa, lieu marécageux

-Le But : déformation de bot = bois ?

-Boyer : d’un nom de famille ou (selon Fournial) de Boiacum, terme gallo-romain mais cela paraît douteux

-Le Caire :  pourrait  être une déformation puisque dans le cadastre napoléonien on trouve « domaine Thiers ». Tier en ancien français = une colline. Ou dérivé de terre, terrier.

-Le couvent : en rapport avec une ancienne école de religieux ?

-Vatron : le début Va pourrait indiquer un terrain en friches. Hypothèse : Vé Trö. = Vers la butte (Trö en franco-provençal).

-Les Seignes : le terme désigne dans tout le Massif Central des terres marécageuses.

-Le Chat pendu : lieu-dit très pentu, donc déformation peut-être de chal (pierre) et pente

-La croix de l’Orme : carrefour avec un arbre jadis remarquable (pas nécessairement un orme)

-Le quartier noir : dans le langage courant quartier équivaut à hameau, lieu de proximité. Noir sans doute car situé près de la forêt.

-Juin : d’un nom de famille ?

-Chizallet : d’un nom de famille à moins que ce soit la contraction de chez Allet (voire alluet, désignant plus ou moins une terre en pleine propriété ?). Mais Chizelet sur les cartes d’état-major du 19ème.

-Cadolon : sans doute ancien ; allusion aux cadoles qui désignaient des cabanes.

-Le bout du monde : signification qui paraît évidente

-Les Grandes terres : signification qui paraît évidente.

-Pierre Egat. Egat vient de l'eau (aqua).

Quelques lieux-dits peu connus en voie de disparition : « l’étang roux » ; « les pétrelles » ; « La Guincherie » ; les « chenots » (allusion aux petits canaux d’irrigation ??) ; « la Balozette » (pour une famille Balouzet) ; « la Barnette » (pour une famille Barnay, qui au début du XXeme siècle, fabriquait des jougs) ; «  les Beuraillonnes » ; « la rue en borgnes » (toponyme présent aussi à Coublanc) ; « les ridevets »...Le chemin de la "planche entre" La Quichère et Chiforet indique le petit pont sur le ruisseau. La rivière Aaron vient d'une racine celtique désignant un cours d'eau (cf l'Aa dans le Pas-de-Calais ou l'Aar en Suisse). Le pontbrenon vient de pont + brenon, de Brennus comme à Briennon.

Mais tout ceci relève souvent de conjectures.

 

 

Publicité
Publicité
Ecoche village de la Loire
Publicité
Archives
Publicité